Sao Paulo, impression d’une ville

Sao Paulo, Sampa, Cidade do Garoa, autant de nom pour une ville schizophrène, une agglomération tentaculaire et sans fin. L’image que nous en donne ses bâtiments est inoubliable : une marée de gratte-ciel à perte de vue; tant et si bien qu’au loin le ciel se confond avec la terre – la pollution aidant. Quel autre devenir pour ces bâtiments qui tentent des tutoyer les cieux ?

C’est une ville immense qu’on ne peut prendre que par morceaux. Une chose pourtant unifie la ville : son asphalte et son béton-roi; ainsi que leurs pendant : le pixo (genre de graff brésilien). Ce dernier recouvre tous les bâtiments du centre, du haut en bas. Il parait d’ailleurs que la verticalité de Sao Paulo a tendance à allonger ces lettres-hiéroglyphiques. Ces façades aveugles, et ces étages sans fin leurs donnent en tout cas un terrain de jeu dans lesquels les artistes risquent leurs vies pour poser leurs noms hors d’atteinte.

Un bâtiment de Sao Paulo recouvert de ces lettrages énigmatiques

Artiste-vandale, les graffeurs de la ville se regroupent tous les vendredi soir à côté de la grande galerie commerçante pour échanger leur langage abstrait à côté de battle rap. Cette centralité de la culture Hip-Hop au sein de la ville fait penser à ce qu’était Châtelet à Paris dans les années 90.

En tout cas, tout ça nous donne bien l’image d’une culture urbaine, sophistiquée et dominante à Sao Paulo. Une culture qui serait celle des grandes villes mondialisées, multiples et divisées.

Une ville donc, qui pour certains serait l’archétype de notre monde urbain à venir. Une ville en tout cas qui vit dans un autre temps que les autres villes du Brésil, qui pour beaucoup nous avait rappelé à un éternel présent.

 

 

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