Et des mouches volantes cultivèrent nos champs

Sur la route de Bonito au Brésil, des champs à perte de vue. On appelle ça des Latifundios. Héritage de l’époque coloniale, ce sont des exploitations gigantissime tenues par un seul propriétaire. Dans ces exploitations, la monoculture est reine, appauvrissant la terre et rendant les populations locales dépendantes du cour d’un produit. C’est contre ces Latifundios que le Mouvement des Sans Terre (l’un des plus importants mouvement social brésilien) est né et lutte encore aujourd’hui.

Ces exploitations sont tellement grandes qu’il est difficile de croire qu’elles sont faites par la main de l’homme. Le problème se pose donc ici différemment : ce sont des avions qui survolent les terres pour déposer l’engrais dont elles sont dépendantes.

Notre condition terrienne est ici niée. Quelle ridicule de se retrouver au milieu d’un champ comme celui-ci, les deux pieds dans la boue. La nature brésilienne nous avait déjà ramenés au ridicule de notre condition humaine, et la culture n’y manquera pas. Ces champs à perte de vue doivent avoir été faits par des dieux. C’est d’ailleurs à eux qu’ils semblent rendre hommage : ces plaines vides n’offrent rien pour accrocher le regard, et laissent donc la vue d’un ciel étendu sur des kilomètres.

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